Dialanne Vandenberghe arrive au Manoir

Une semaine, jour pour jour, avait passée depuis le terrible incendie qui avait ravagé le manoir. Aucun nouveau phénomène paranormal ne s’était jusqu’à présent manifesté. Que ce soit vampire, loup-garou ou autre.

Amber et Orianne marchaient, mains dans les poches, sur le petit chemin de gravelles qui mène au pensionnat. Une odeur de brulée flottait toujours dans l’air, malgré le temps qui avait passé depuis. Les deux jeunes filles passèrent les deux portes métalliques et tombèrent face à face avec la vue imposante du manoir. En plein jour, le domaine avait l’air d’une fourmilière en pleine éruption. Des travailleurs se promenaient d’un bout à l’autre de l’imposante demeure. Des coups de marteau résonnaient tout à l’entoure et des échafauds grimpaient sur les murs. Deux hommes passèrent le seuil de la porte, armés de grands manches à rouleau et de pots de peintures. Un autre homme entra avec un rouleau de tapis rougeoyant sous le bras.

Amber s’avança, la mine radieuse. Les dommages étaient moins importants qu’elle ne l’avait d’abord cru. Certes la baie vitrée de la bibliothèque était à changée, le tapis dans l’escalier était perdu, et les chambres au deuxième étaient tous à refaire. Un coup de peinture était de mise dans le hall, mais rien de vraiment grave, et les assurances avaient couvert les réparations. Les corps de Emma et Suke avaient été déplacés, les policiers n`avaient pas pu expliquer cet acte de violence terrible, mais on oublia vite cette histoire. Encore deux jours et la petite troupe pourrait réintégrer le manoir !

Une femme, la mine sombre, attendait sur le pas de la porte, tapotant du pied. Elle argumentait avec un travailleur qui lui interdisait visiblement l’entrée au manoir.

Amber et Orianne coururent la rejoindre. Amber aurait du s’en douter, mais elle avait perdu le file du temps. Une nouvelle étudiante devait arriver aujourd’hui, mais cela lui était totalement sorti de la tête. D’ailleurs qui aurait pu savoir ce qui c’était passé au manoir la semaine dernière ?

Amber fut surprise lorsqu’elle arriva face devant la jeune femme, elle paraissait bien plus âgée que ce qu’elle avait dit à Amber quelques semaines plutôt lors de son inscription au pensionnat. Ses cheveux étaient remontés en un chignon plutôt serré. La jeune femme planta un regard glacial dans les deux pupilles d’Amber.

Lorsque le taxi déposa Dialanne Vanderbergh devant le pensionnat, elle haussa un sourcil, septique. Des ouvriers s'attelaient avec effervescence à redonner à cette bâtisse, qui dut autrefois être de toute beauté, une mine moins déconfite. Avait-elle été ravagée par les flammes ? Pourquoi personne ne lui avait signifié ? Elle leva les yeux au ciel, et soupira. Qu'importe. Son arrivée était prévue aujourd'hui, et lui avait été confirmée par courrier postal peu de temps avant son départ. Plusieurs ouvriers se retournèrent sur elle, le regard mêlée d'admiration et d'interrogation. Visiblement, elle n'avait pas sa place ici. Et lorsqu'elle voulu passer le seuil de la porte, un homme transpirant posa sa main sur son bras, plus précisément sur son chemiser blanc. Dialanne se déroba rapidement à ce contact, jaugeant l'individu avec suspicion.

Elle ne prit pas la peine de lui adresser la parole, et se contenta d'attendre qu'il se décide à lui fournir des informations. Ce dernier lui débita rapidement que le manoir avait mystérieusement pris feu il y avait une semaine de cela, et qu'actuellement, personne ne pouvait y entrer. D'ailleurs, elle n'y trouverait aucun étudiant, ni professeur. Il n'oublia pas, durant son discours, de laisser son regard se perdre au détours de ses courbes, puis de s'attarder sans gène à la naissance de sa poitrine.

Dialanne aimait attiser la convoitise, et se savoir désirée. Mais en ce cas précis, cet individu était gras, suant comme un bœuf, une barbe d'une dizaine de jours couvrait la moitié de son visage, et il venait de lui annoncer qu'elle se trouvait sans domicile, dans un lieu perdu. La mâchoire crispée, elle lui rappela avec froideur :

« Mes yeux se trouvent ici... Monsieur. » dit-elle en agitant un index devant son regard.

Avant qu'il n'ai pu répliquer quoi que ce soit, Dialanne le planta sur le seuil, se retournant vers les deux femmes qui arrivaient vers elle en courant, faisant craquer le gravier sous leurs pas.

L'une était blonde, ses cheveux ondulaient jusqu'à mis dos. Elle mesurait quelques centimètres de moins que Dialanne, sans compter la dizaine de centimètres de ses talons aiguilles, et avait un corps joliment dessiné. Elle devait à peine avoir quelques années de plus qu'elle, mais respirait la candeur et la gentillesse. Elle était trop âgée pour être une élève, Dialanne en déduisit qu'elle était donc du corps professoral.

L'autre jeune fille devait elle avoir seize ou dix-sept ans, probablement une étudiante aussi. Ses cheveux étaient coupés en un dégradé étudié, courant jusqu'à la moitié de son dos. Son regard était coquin, sensation rehaussée par un grain de beauté sous son œil gauche. Elle était toute aussi frêle que la première des femmes.

Dialanne, après les avoir longuement dévisagées sans leur montrer la moindre marque de sympathie, planta son regard dans celui de la plus âgée des deux. Elles avaient l'air épuisées.

« Le pensionnat est fermé.. »

Sa voix glaciale claqua dans l'air. Ce n'était pas vraiment une question. Mais elle attendait néanmoins une réponse, et surtout qu'on l'informe de ce qu'il allait advenir de son admission. Était-elle annulée ? Reportée ?

Tous les jours, depuis l'incendie, Orianne accompagnait son ainé, Amber Moon, au manoir. Des ouvriers s'activaient sans ménagement depuis quelques jours afin de remettre l'endroit sur pieds le plus tôt possible.

Les mains enfoncés dans les poches, Orianne marchait au côté de son amie, lorsqu'elle vit la jeune femme qui attendait impatiemment sur les marches en pierre du manoir. L'un des ouvriers, Gaven, était bêtement planté devant la femme. Orianne le croisait tous les jours, elle le détestait, un vrai porc sous toutes les coutures, il empestait la sueur à plein nez, et ses cheveux pendouillaient de chaques côtés de son visage taché de suie.

Orianne Mizukie se planta, main dans les poches, comme à son habitude, devant la visiteuse et Amber fit également la même chose.

La jeune fille étudia du regard la nouvelle venue. Cette dernière reflaitait une personnalité indéchifrable tant elle s'appliquait à conserver un masque de dureté autant dans ses expressions que dans son regard, un regard dur et froid. Lorsque les pupilles marron d'Orianne croisèrent les yeux de la femme, Orianne fut parcouru d'un frisson qui lui remonta le long de l'échine et vint se loger à la base de son cou. La jeune fille se perdit dans ses pensées. Il lui avait sembler que l'inconnue avait vu à travers elle, son regard l'avait mis à découvert, et elle se sentait tellement... Fragile ! Insignifiante ! Elle ne pouvait décrire le sentiment qui l'habitait.

Et soudainement, la voix sifflante de la femme lui claqua aux oreilles comme une giffle. Orianne sortit de sa torpeur.

Effectivement, le pensionnnat était actuellement fermé. Comment avait-on pu oublier qu'elle arrivait et ne pas l'avoir averti plus tôt ? Et encore, comment lui expliquer ce dernier cas ?

Devait-elle tout bêtement lui dévoilé que des forces surnaturelles étaient à l'origine de tout cela ou bien un incendie, un accident simplement, tout naturellement ? Orianne laissa ce soin d'expliquer à la femme les raisons de tout ces dégats à Amber. Cette dernière y parviendrait mieux d'ailleurs..

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